Sur le chemin de la boulangerie, je nous cherchais dans le couple mûre qui traversait la rue, la main dans la main, insoucieux et souriant. Les quelques cheveux blancs ne les empêchaient pas d'oser le rêve de s'aimer. Leur bonheur, si clairement affiché au visage, m'a soudainement pesé sur l'âme et le soleil, jusque là brillant, s'est affaibli, caché derrière les nuages de notre avenir, dont tu jouais l'absent. Et c'est là que tu m'as manqué...
Pourtant rien n'avait pas vraiment changé: par terre le sol toujours gris, les pierres solides, les mûrs des immeubles muets et les arbres, elles, murmuraient des petits souffles de vent à éteindre bougies! Le temps, lumineux, doux et chaud, Fidel à l'été annoncé, ne laissait rien deviner de notre douleur ni de notre désespoir. La vie continue et chacun fait son chemin.
Le chagrin, ce sentiment qui écrase et déchire, s'est révélé un moment unique en solitude et pourtant tu n'étais pas loin... allongé dans le silence de notre malheur...
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